Projets pédagogiques et culturels

Mr & Mrs Macbeth

Par Admin Des Trois Vallees, publié le jeudi 12 décembre 2013 16:37 - Mis à jour le jeudi 12 décembre 2013 16:37

d'après Macbeth de William Shakespeare

par la compagnie Theatre in english

représentations à Altigone, Saint-Orens, 3 décembre 2013

ANALYSE DE LA MISE EN SCENE

par les 3°2 et les 3°4

sous la direction de M. Nicolino

 

Effets :

Les films : La disparition des sorcières qui se volatilisent, c'est mieux avec un film qu'en chair et en os. Les films servent à remplacer des comédiens ou des personnages qui ne sont pas présents : seuls trois comédiens étaient sur scène (ils se partageaient des rôles de personnages multiples). C'est donc une bonne idée.

 

La 3D :

- Le sang qui s'échappe du squelette fantôme de Banquo vient vers nous, ça montre que ça hante Macbeth de plus en plus, qu'il devient de plus en plus fou. Et en plus, le sang pourrait nous tâcher aussi (effet 3D) car nous sommes complices de ce meurtre que nous n'avons pas empêché : dans la séance du matin, le public dissipé manifestait son attente d'un meurtre quand Macbeth tournait autour du roi : "tue-le". Le public est complice, l'effet 3D renforce cette idée que nous avons nous aussi du sang sur les mains.

 

- Le couteau qui tourne rappelle le jeu du stylo ou de la bouteille qui désigne celui qui doit faire "action / vérité" : et si le couteau nous montrait, nous ? Est-ce que nous serions prêts à tuer un roi pour satisfaire celle ou celui qu'on aime ?

 

A d'autres moments, où était l'intérêt de la 3D ? Les sorcières dans la caverne : à quoi sert exactement l'effet à ce moment ? Nous faire comprendre que la caverne est grande ? Avec le portier, quel est l'intérêt de la 3D ? Ou même avec les soldats réunis... Des films normaux et seulement quelques effets 3D, ce serait mieux.

En effet, les changements de lunettes deviennent pénibles à la longue et ça fait mal à la tête à beaucoup de personnes.

Toutefois, l'écran était trop petit (rangs du fond) et mal positionné (rangs sur le côté). Il faudrait en avoir un encore plus grand, ou un drap.

 

Le jeu des comédiens :

Quand Macbeth tue Duncan et les serviteurs, c'est en hors-scène, pareil pour l'assassinat de Lady Macduff et de son fils : c'est dommage car il n'y a pas assez d'actions en chair et en os. On aurait aimé voir un peu plus les morts... (spectacle à partir de 13 ans...)

 

La décapitation : c'est dommage de ne pas avoir eu de bruitage off de l'épée dans le corps et de cris du comédien ; si on avait mis le corps positionné avec les jambes qui dépassent, tout ça aurait permis de faire trembler les jambes et d'empêcher la partie gauche de la salle de voir le matelas.

 

Le messager arrive du public côté gauche de la salle. Ça montre qu'elle vient de loin. Bonne idée, pourquoi ne pas utiliser plus la salle ?

 

La folie de Lady Macbeth est montrée par son jeu : elle se frotte les bras pour enlever des tâches de sang invisibles, elle se tient de moins en moins bien sur son trône, ses vêtements reflètent aussi son désespoir et enfin, elle crie en off lorsqu'elle se suicide.

 

Le couple s'embrasse, se fait des calins, c'est un couple qui s'aime. Elle l'embrasse mais se lève aussitôt après, elle pense plus à elle qu'à lui. Elle le manipule, joue avec son visage, mime l'étranglement de Duncan, l'embrasse pour sceller le pacte, se relève, lui tourne autour... Enfin, ils joignent les mains et lèvent les bras : nous sommes témoins (et le ciel aussi) de leur pacte. Vers la fin, la couverture du lit est enlevée, ça montre que c'est fini entre eux. Lors des hallucinations de son mari, Lady Macbeth ne le soutient pas : elle a peur que les invités comprennent que Macbeth et elle ont tué le roi Duncan.

 

Lady Macbeth ne comprend pas que son mari devient fou : lorsqu'on frappe à la porte, il ne bouge pas, il crie ! Elle, elle essaie de le tirer en coulisses pour qu'ils se changent tous les deux. Elle essaie plusieurs fois sans succès, du coup elle l'abandonne ! Il y a quelque chose de cassé entre eux deux.

 

Les accessoires :

Lady Macbeth enlève la cuirasse de son mari, c'est un moyen de l'amadouer avant de lui exposer son plan. Ensuite, elle prend la cuirasse et la serre dans ses bras, elle veut devenir un homme, être forte comme un guerrier pour pouvoir tuer Duncan.

 

Lady Macbeth porte au début une robe blanche, c'est la pureté, puis elle a des tâches de sang sur la robe blanche faites par son mari : c'est à cause de lui qu'elle devient folle. Ensuite elle a une robe rouge le jour du couronnement : ça rappelle le sang versé pour arriver là. Lady Macbeth devient somnambule, sa robe devient un drap mortuaire (linceul), elle ressemble à un fantôme (la dame blanche), elle est comme déjà morte. La voix off explique son trouble.

 

Macbeth se met tout seul la couronne sur la tête : il "s'auto-couronne", c'est un tyran, il a pris le pouvoir de force, comme un coup d'état.

 

Les chaînettes dans le dos : d'or ou d'argent, elle symbolisent la richesse obtenue, mais Lady Macbeth a soudain peur de son mari qui les lui attache dans le dos ; elle est à genoux, soumise à son pouvoir de roi. Est-elle la poupée de son mari ?

 

Les deux dagues utilisées par Macbeth contre Macduff : ça rappelle les banderilles de la corrida.

Les poupées : lorsque Macbeth récupère la poupée de chiffons (comme une poupée vaudou), il se croit invincible, il croit qu'il maîtrise son destin.

 

Les différences avec le livre :

Voici la liste des scènes enlevées : I, 2 et 4 / II, 4 / III, 2, 5 et 6 / (IV, 2, l'assassinat est en voix off (les cris entendus et même l'insulte du fils sur le soldat) et raconté avec une lettre lue par Macduff / IV, 3 / V pas mal résumé et V, 7 retiré.

Nous avions bien travaillé deux des scènes qui ont été enlevées, celle de Lady Macduff et de son fils et celle du test de Malcolm pour faire un bon roi. Du coup, de quoi parle la vision de Macbeth selon la compagnie Theatre In English ? D'un couple qui se sépare progressivement comme le montre le lit qui se défait au fur et à mesure. C'est une pièce qui montre que la folie est communicative : chacun dans le couple rend l'autre fou.

Les comédiens et la metteur en scène Lucille O'Flanagan ont travaillé sur cette pièce six semaines en 2012 et deux semaines en 2013, du coup, la vision vue en classe en octobre-novembre 2013 n'est pas celle qu'ils ont eu en 2012.

 

La musique :

Elle était bien choisie car adaptée à la pièce : c'était un peu des musiques d'influence médiévale, un peu plus enchanteur ou magique pour les sorcières. La musique montrait aussi les moments de suspense en fonction de l'intrigue. Elle servait enfin à ponctuer chaque scène ou chaque acte. C'était une musique synthétique, avec un flûtiau qui joue la mélodie et des tambours militaires.

 

Voix off :

Elle servait à expliquer ou à décrire l'ambiance (la foule, les soldats), résumer des scènes retirées : par exemple lors de la scène de la femme de chambre et du médecin, c'est une voix off qui raconte que Lady Macbeth est somnambule.

 

Les bruitages :

bruitages des accessoires : au début de la pièce, on entend le bruit des épées, c'est utile pour comprendre que Banquo et Macbeth ne sont pas seuls, que ce n'est pas un entraînement.

 

Les décors :

Le lit est bien utilisé, mais le présentoir avec les armes sert juste à dire que c'est une pièce sur la guerre ; du coup il n'y avait pas assez de décors...

Les chaises en fer forgé n'étaient pas assez sophistiquées ou imposantes pour symboliser des trônes.

 

Les lumières :

Le technicien utilise le rouge pour faire le sang. La lumière montre la souffrance, le sang qui va venir, c'est au moment où le couple scelle son pacte cruel.

La lumière bleue symbolise la nuit, c'est une couleur froide, non pas pour montrer la température dans le château, mais pour symboliser la mort qui rôde et l'ambiance dans ce couple.

La lumière normale montre qui parle : les douches centrées sur chacun dans un coin de la scène exposent qu'ils sont séparés : par exemple Macbeth sur son lit est dans une pièce et le roi et Lady Macbeth sont dans une autre pièce. Macbeth se lève et traverse l'espace de la scène non éclairé pour rejoindre Duncan : ça montre juste qu'il est en train d'imaginer ce qu'il pourrait faire.

La lampe-tempête utilisée de nuit par Banquo le veilleur est renforcée par une douche jaune : elle permet de mieux montrer le médaillon de Cawdor que Macbeth donne à son ami. C'est encore un pacte entre eux.

Choix des comédiens :

Macbeth est joué par Dominic Gould : il jouait bien, il avait la carrure, la voix qui porte, il faisait bien le fou.

Lady Macbeth est jouée par Jennifer Karen : elle jouait bien aussi, elle savait faire les mimiques nécessaires, le texte était très bien connu, avec des bonnes intonations et elle était toujours face au public. Elle n'avait pas besoin non plus de crier trop : le côté hystérique n'est pas utile : on avait déjà compris sa folie. Pour d'autres élèves, c'était un rappel utile puisque la pièce était en anglais, donc ce jeu pouvait servir.

Dan Gutman joue Banquo (tout en noir) et Macduff (bandeau sur l'oeil) : on le voit assez peu sur scène malgré les deux rôles, mais il jouait bien. Intonation, la canne lorsqu'il fait le roi.

Par contre les scènes où ils se battent, c'était mal fait : peut-être auraient-ils dû se mettre des coups un peu plus réalistes ? Les coups s'arrêtaient trop loin des corps. Lors du duel final, les coups portés n'ont pas d'effet : personne ne boîte vraiment...

Les sorcières n'avaient pas la carrure : on aurait aimé qu'elles soient plus laides, avec des voix plus maléfiques, sarcastiques.

 

Un grand merci à Theatre in english et à l'accueil remarquable de Lucille et des siens.

Leur site : http://theatre.anglais.free.fr/2012_2013_macbeth/dossier.html